Images soufflées, les baisers, 1993

On a beaucoup, trop, photographié les corps, mais qui, sinon une femme, pouvait s’attaquer à la représentation la plus subtile, la plus sensuelle de ce qui circule entre les corps.
Toute l’oeuvre d’Evelyne Coutas s’est construite sur l’immatérialité de l’image. Son monde souvent monochrome, n’est hanté que par les fantômes sensibles des objets et de quelques corps comme autant d’essences rares. Mettant tout son savoir technique à contredire Walter Benjamin elle redonne de l’aura à ce qui traverse les surfaces fragiles de ses tirages évanescents.
Si la pensée de Jankelvitch du « je-ne-sais-quoi et du presque-rien » devait trouver sa forme iconique mais magnifiée, ce serait dans ces surfaces sensibles. Mais ce qui attire et bouleverse le plus reste donc cette mise en avant de l’entre-deux des corps, ces fluides, ces souffles, ces baisers tracés.
Face à ces images je revis l’expérience unique de ce trouble que je ressens lorsque tu es près de moi mon amour.

Christian Gattinoni,
Critique d’art, auteur
in Catalogue du mois de la photographie , Luxembourg
Juillet 2008

Ilfochromes, 24x30

Voir aussi :
to be read :
Catalogue Images soufflées, Galerie Bolt, Institut français de Budapest

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