Les photographies des rockeuses en concert prises dans les années 70 et 80 par Évelyne Coutas laissent place aux ressentis personnels, comme les éprouve tout un chacun devant un nu de Picasso.
Les prises de vue, réalisées à partir de la fosse, matérialisent le moment où la réalité du concert s’éprouve, avant qu’elle se fixe dans une représentation simplifiée, une "archive".
Ces images fusionnent les plans, les ombres, les lumières, la netteté, les flous, qui, détachés des formes, révèlent durablement les aspects bruts de ce réel particulier tout en révélant, sur la papier, les aspects spécifiquement photographiques de leur traduction.
Les tirages présentés suscitent des sensations intenses, propres aux concerts. Elles s’installent nettes, durables... et libèrent les souvenirs les plus intimes.
On pense aux photographies de John Coplans qui, dans les années 80, réussit à faire saisir l’image exclusivement matérielle du corps, hors de toute interprétation psychologique. On pense également aux sculptures de Dan Graham au travers desquelles cette vision brute de l’environnement apparaît.
A voir jusqu’au 25 février à la galerie Les Filles du Calvaire, Paris, dans le cadre de l’exposition " Les femmes s’en mêlent, fact and fantaisies".
Christian Weidmann